Mastering automatisé Landr : bonne idée pour un débutant ?

L’idée peut faire crier certains professionnels, mais les applications de mastering automatisé telles que Landr peuvent être d’un grand atout pour certains musiciens. Il faut toutefois savoir nuancer les utilisations et réaliser les limites de cette automatisation. Alors, dans quel cas se tourner vers de l’automatique ? Et, surtout, quels sont les meilleurs moyens d’évoluer pour ne pas rester à du mastering de ce type ?

Landr, spécialiste du mastering automatisé, divise

Le mastering est une compétence particulièrement compliquée à maîtriser. D’une part, l’oreille est toujours sollicitée. Il faut être en mesure de capter toutes les nuances, tous les parasites afin d’assurer un rendu final lisse et homogène. Quand la même personne réalise le mixage et le mastering, il peut être compliqué de se détacher des phases précédentes, individuelles à chaque titre, pour se focaliser sur l’aspect global. Certaines applications ont ainsi été développées pour faciliter cette étape, mais elles sont loin de convaincre les professionnels.

De nombreux logiciels sont ainsi proposés aux utilisateurs afin de faciliter au maximum ces dernières étapes de post-prod qui sont pourtant essentielles. Parmi eux, le logiciel Landr, dont le concept continue de beaucoup diviser l’industrie musicale. Landr, par exemple, permet d’intégrer le morceau édité à la plateforme qui possède ensuite un algorithme créé d’après huit ans de recherches et venant masteriser le produit. L’opération est donc automatisée de A à Z, et le musicien n’a qu’à choisir son niveau de traitement et son style de mastering. Sous trois jours, le son lui revient, complètement fini, et il peut partir en promotion.

Landr est, sans aucun doute, une solution pour certaines utilisations, mais les professionnels restent unanimes : cela ne remplace pas l’oreille d’un professionnel. Il manquera à l’algorithme les années d’expérience et, peut-être, la passion d’un ingénieur du son. Cela étant dit, c’est tout de même un outil qui se prête particulièrement à quelques musiciens. Ceux qui ne possèdent pas de connaissances en mastérisation, ceux qui réalisent des petites productions, ou même ceux qui souhaitent expliquer le mastering dans un cadre éducatif, peuvent alors se tourner vers Landr. Pour le reste, ces logiciels représentent, de façon générale, uniquement une passade transitoire.

Le mastering, qu’est-ce que c’est exactement ?

La conception d’un son s’échelonne en de nombreuses étapes. L’une des dernières à cocher sur le planning des tâches est la mastérisation. Cette étape de production est généralement réalisée par l’ingénieur du son ou le producteur, qui possèdent des compétences confirmées dans le domaine. La production d’une chanson commence avant tout par la composition du titre. C’est l’écriture des mélodies et des différentes parties du son (refrain, bridge, couplets) avec les pistes sonores et paroles souhaitées. L’étape de composition terminée, c’est l’heure de l’enregistrement du son.

Plusieurs pistes peuvent être réalisées, puisque c’est la prochaine étape qui leur donnera forme. L’editing, ou l’édition, permet en effet de couper, coller, rectifier, ajuster les pistes enregistrées. Vient ensuite la phase de mixage, qui va donner toute son amplitude et sa spécificité au titre. L’ingénieur du son homogénéise le morceau et joue avec la réverbération ou l’equalizer pour créer le rendu souhaité.

On pourrait croire la conception terminée, mais il reste la dernière étape à réaliser : la mastérisation. L’ingénieur du son crée alors une version définitive du produit. Il transfère les pistes mixées pour définir un support qui sera utilisé tant pour presser un CD que pour réaliser un album digital. L’étape du mastering concerne alors l’ensemble de l’album ou de la production. Ce processus s’assure en effet que la totalité soit cohérente et règle les derniers détails d’harmonisation. Réalisé par un professionnel, en accord avec le musicien qui a une vision globale des sons qu’il souhaite développer, le mastering est essentiel.

Pourquoi passer à un mastering artisanal ?

Réaliser la mastérisation d’une piste ou d’un album se révèle alors essentiel et particulièrement technique. Sans surprise, les coûts des ingénieurs du son spécialisés peuvent se révéler très onéreux. Alors que les opportunités de faire un réel rendement sur sa production musicale demeurent limitées, d’autant plus en tant que débutant, se tourner vers une application automatisée semble idéal. Pourtant, bien vite, les limitations des logiciels comme Landr frustreront les amateurs de musique. Pour ces passionnés, investir son temps et un peu de son argent dans un réel apprentissage des notions de mastering peut être la prochaine étape à passer.

Il n’est pas forcément nécessaire de se tourner vers un logiciel très cher pour apprendre à bien mastériser. Ce sont quelques notions qu’il faut, surtout, maîtriser pour finaliser son album de sorte à tendre vers un rendu professionnel. Quatre critères seront essentiels à un bon master : l’égalisation, la compression, la limitation et l’élargissement stéréo. De nombreux experts conseillent de comparer son mastering à celui d’un morceau du même style et produit par un professionnel. C’est un moyen efficace de réaliser ce qui fonctionne et ce qui n’ira probablement pas. L’oreille, au fur et à mesure des expérimentations et des comparaisons, prendra en prime l’habitude de déceler les bruits de fonds et erreurs de transfert.

Comment apprendre à masteriser efficacement ?

Afin de réaliser un mastering de qualité, il faut vite prendre l’habitude d’exporter son fichier dans les propriétés nécessaires, par exemple en WAV 24 bits. La fréquence du fichier, entre autres, jouera un rôle sur la qualité de l’export. Elle pourra être comprise entre 48 et 92 kHz. Une fois importé sur le logiciel DAW, le son peut subir une dernière session de mixage afin de corriger les défauts. Par exemple, l’album pourra présenter des écarts de volume qu’il faut rectifier pour assurer une homogénéité. Parmi les éléments essentiels à maîtriser en production, des spécialistes soulignent l’effet de l’égaliseur qui peut changer du tout au tout un son.

C’est là que l’oreille joue un rôle phare – mais elle ne peut rien face aux différences de sons entre les divers appareils d’écoute. Un bon musicien vérifie alors son mastering sur différentes enceintes, et sous différents supports : écouteurs, chaîne hi-fi, casque, moniteur. Il n’y a que lorsque le morceau sonnera enfin parfaitement sur la majorité d’entre eux que le mastering pourra se dire finalisé. C’est un apprentissage long, fait d’expériences et de pratique, aussi les débutants pourront se laisser tenter vers un mastering automatique, pour commencer.

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