“OK computer” de Radiohead : la musique… et rien d’autre.

Le quintet anglais aime expérimenter des sons nouveaux mais pas que. Au sortir d’une tournée mondiale épuisante, ils décident de faire une pause et de partir enregistrer leur prochain album dans des conditions particulières qui rebuteraient n’importe quel candidat de Koh Lanta : au fin fond de la campagne anglaise, sans eau courante, avec des sanitaires sauvages et pour se nourrir, il faut descendre au village. Et vu le résultat, on se dit que de nombreux groupes médiocres feraient bien de quitter leurs studios climatisés au prix de location exorbitant afin d’offrir des albums décents. Mais sur ce, place à l’un des chefs d’oeuvre des 90’s.

La version anglaise de la joie de vivre.

Et c’est parti avec “Airbag” et son riff d’intro qui vous met direct dnas l’ambiance. La batterie et la basse devancent la voix si particulière de Thom Yorke pour un titre flirtant avec la pop mais qui reste suffisemment électrique. Vers le milieu du morceau, le tout prend une consonance plus aérienne et nous emporte dans son vol gracieux et délicat. Suit “Paranoïd Androïd“, titre de plus de 6 minutes qui sera le 1er single de l’album. Au départ, il devait durer le double mais il a été épuré pour ne garder que le meilleur : on commence doucement, toujours dans cette espèce de sensation de vol plané avant que le break percutant ne le fasse changer de dimension et nous entraîne vers quelque chose de plus dur. Enivrant. “Subterranean homesick alien” se veut plus calme. La guitare, délicate, sonne au fond et l’ambiance est plus travaillée grâce à l’apport des claviers. Le morceau ne quitte cette atmosphère que lors du refrain, plus rythmé. On enchaîne avec “Exit music (for a film)“, générique de fin de “Roméo + Juliette” de Baz Luhrmann. Là encore, on commence très, très lentement avant que, petit à petit, la voix de Yorke monte en intensité tout comme les instruments pour un final splendide et émouvant, bref, comme un film. Vient ensuite “Let down“, chanson parfaite pour déprimer, qui procure une sensation étrange de bien être apaisant tout en étant mélancolique. En un mot, le groupe anglais résumé en un titre.

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Il serait réducteur toutefois de s’arrêter à ça tant les 5 lascars se distinguent par leur envie de se renouveler, de tenter des choses nouvelles et de s’éclater à faire un truc bien à eux. “Karma police“, 2ème single, est clairement plus grand public. La guitare se fait plus discrète et laisse le piano et une batterie plus jazzy agirent pour un résultat ultra-efficace. Intermède chelou avec “Fifter happier” qui est en fait un texte récité par un logiciel Apple. Je passe sur le contenu du texte, sans doute écrit lors d’une soirée bien sympa. Retour du rock avec ma piste préférée : “Electioneering” : petit coup de tambourin avant l’arrivée d’une guitare déchaînée et d’une batterie nerveuse. Un morceau qui swingue avec un final bien foutraque comme je les aime et qui permet à votre corps de lâcher le surplus de tension. Dans “Climbing up the walls“, Yorke se la joue “mec au bout du rouleau qui a envie de se jeter dans le vide pour quitter ce monde de merde”, le tout sur une instru planante et originale marquée par un break monumental et virtuose.

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On se rapproche de la conclusion avec “No surprises“, 3ème et dernier single du groupe, véritable chouchou des live grâce à sa petite mélodie d’intro et son caractère planant, un peu trop appuyé et agaçant à la longue je trouve. 11ème piste, “Lucky” se présente comme une des plus belles ballades de la décennie. Mélancolique, déchirant, sublime bref, une vraie pépite avec une guitare parfaite durant les refrains. On conclut avec “The tourist“, qui reprend quelques éléments des différents morceaux de l’album pour un résultat apaisant.

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Que dire de plus après un tel tourbillon d’émotions si ce n’est qu’on entend pas de telles galettes tous les ans et que n’importe quel fan de musique se doit d’avoir cet album dans sa collection. Un album dense, qui se découvre à chaque écoute, mixé de façon impeccable et d’une beauté glaçante et enivrante.

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