C’est vrai que quand on pense film épique (ou épopée historique), on a plus en tête les sublimes mélodies de Maurice Jarre, Miklos Rosza, Michel Legrand, John Williams etc… Et si Martin Scorsese est un cinéphile absolu, il est aussi un féru de musique et son style s’accomode mal du classique (surtout depuis la disparition de Bernard Herrmann). Il puise donc dans ses propres collections et s’adjoint les services de Robbie Robertson en tant que consultant musical pour faire quelques unes de ses BO. Et pour “Gangs of New York“, qui inaugure son retour au 1er plan après des 90’s traversée en fantôme, il s’associe avec Howard Shore et collecte quelques chants traditionnels irlandais, les couplant avec quelques pépites dénichées on ne sait où pour un résultat à l’image de l’Amérique et de son film : brutal, métissé et flamboyant.
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Howard Shore signe seulement quelques morceaux, les “Brooklyn Heights” (au nombre de 3). Il faut dire qu’il a remplacé au pied levé Elmer Bernstein dont le score a été écarté peu avant la sortie du film (les morceaux rejetés sortiront tout de même en 2008 avec 2 autres BO ayant connu le même sort). Le reste, c’est Robbie Robertson qui s’en est chargé.
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Ce dernier a en effet déniché quelques chants traditionnels tels que “Devil’s tapdance“, “New York girls” ou “Unconstant lover” interprété par des groupes contemporains. On trouve aussi des chants chinois ou bien un mix audacieux entre tambours africains et mélodies irlandaise : “Dark moon, high tide“.
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Mais ce n’est pas tout car, Scorsese oblige, on aussi droit à un peu de rock. “Signal to noise” est signé Peter Gabriel et je dois dire que c’est ma préférée. Commençant avec un solo de violon soutenu par un fond de synthé avant de décoller grâce à une guitare distordue qui vous perce l’épiderme, brillamment construit et à la mélodie magnifique, c’est une instru géniale. U2 (encore des Irlandais) signe le morceau de fin du film, en association avec Sharon et Andrea Corr avec “The hands that built America“.
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Au final, Scorsese nous cloue encore avec une BO diversifiée, preuve de son incroyable culture musicale (bien aidé il est vrai par Robertson) et on replonge avec délice dnas l’ambiance du film. il donne un coup de fouet aux BO du genre en s’inscrivant dans une démarche au départ anachronique, surprend et se révèle bien plus audacieux et pertinent que nombre de ses pairs ayant tenté la même chose. Le talent n’a pas d’âge.
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Excellente BO en effet. Je regrette juste qu’il n’y ait aucune mention de Jocelyn Pook dans l’article, qui pour moi signe la meilleure chanson du film avec le titre Dionysus tirée de l’album Untold Things. Ce devait être la référence à “des groupes contemporains”.
Je viens de me remettre sa chanson dans les oreilles et c’est vrai que c’est un oubli de ma part. Je trouve que son style se rapproche un peu d’Enya et le son est très pur avec une voix parfaitement posée et planante.
Un rêve : Voir Robbie Roberson sur une scène en France …