1994. Voilà désormais 8 ans que le studio Disney revit par la grâce de quelques réalisateurs de talent qui ont fait d’un studio au nom clinquant, mais sous respirateur artificiel, le mastodonte de l’animation mondiale. “Aladdin” avait passé la barre des 200 millions de $ au BO US, “La belle et la bête” avait décroché une nomination à l’Oscar du meilleur film mais il faut faire encore plus fort. Le studio prépare 2 films : l’un mineur et l’autre appelé à devenir un chef d’oeuvre absolu. Mais bon, ce sont des estimations de costards-cravates et le public va se charger de leur rappeler qu’il reste seul maître de ses goûts.
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Ainsi, l’équipe en place sur le film “Le roi lion” est l’équipe B tandis que la A oeuvrait sur “Pocahontas“. C’est pour ça qu’Alan Menken cède sa place à Hans Zimmer à la musique, Tim Rice restant le parolier. La séquence d’ouverture devait être muette mais Zimmer eut l’idée d’appeler un pote sud-africain rencontré durant la production de “La puissance de l’ange“, un certain Lebo M. C’est ce dernier qu’on entend au début de “L’histoire de la vie“. Immédiatement, on est dans le film. De plus, les animateurs, dont certains se sont rendus en Afrique observés des animaux, et les coloristes se sont surpassés et signent une des plus belles séquences du genre. Il y a peu de chansons dnas le fil mais toutes sont restés dans la mémoire : “Je voudrais déjà être roi“, “Soyez prêtes“, “Hakuna Matata” et “L’amour brille sous les étoiles“. Contrairement à l’habitude, ce n’est pas le compositeur principal qui signe les musiques du film mais un artiste pop, Elton John.
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Oui, car si vous êtes un artiste pop à la recherche d’un Oscar pour faire encore plus briller votre CV, venez chez Disney, le buffet est ouvert. Elton John sera un très efficace collaborateur, horrifié devant l’idée des scénaristes de faire chanter sa ballade “L’amour brille sous les étoiles” par les sidekicks Timon et Pumbaa. Puis, plus tard, il sera déçu de voir que cette chanson était carrément retiré du montage. Il fera donc un lobby d’enfer afin que cette dernière soit ré-intégrée. Le titre remportera l’Oscar de la meilleure chanson, comme prévue, et Papy Elton pourra désormais faire admirer sa statuette dorée à ses invités (Phil Collins fera de même avec “Tarzan“). Il reprendra aussi dans des versions pop (pas très réussies et un peu pénibles) “Je voudrais déjà être roi” et “L’hisoire de la vie” mais plus pour accompagner le single de sa chanson oscarisée qu’autre chose.
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De son côté, Hans Zimmer signe une partition en tout point remarquable, très hollywoodienne, soignée et d’une efficacité redoutable, oeuvrant avec facilité dans le minimalisme ou bien dans le grandiose, comme lors de la scène avec le troupeau de gnous, le retour de Simba sur ses terres ou bien son avènement final.
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En lorgnant explicitement vers “Hamlet” avec des emprunts à la mythologie égyptienne, le scénario s’adresse limite plus aux parents qu’aux enfants et maintient ce difficile équilibre durant toute la durée du film, franchissant un cap en terme de maturité et osant beaucoup (Mufasa est ainsi le 1er personnage Disney à rester mort à l’écran, là où habituellement on la cachait sous un nuage de brume ou elle restait seulement évoquée par un autre personnage). A sa sortie, c’est le raz de marée. Le film devient le 1er film d’animation à passer les 300 millions de $ de recettes au BO US, il approche le milliard à l’international, glane 1 Golden Globe du meilleur film (catégorie comédie-comédie musicale), permet au studio de faire un 4ère doublé aux Oscars meilleure chanson-meilleure musique (il y en aura un 5ème avec “Pocahontas“)et il détient le record du nombre de cassettes vidéo vendues (tout film confondu), sans parler des recettes marketing et autres. La comédie musicale qui en sera adaptée sera un succès et glanera 6 Tony Awards (les Oscars de Broadway).
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Dès lors, difficile pour le studio de faire mieux. L’apogée du règne Disney est atteinte à ce moment là et par la suite, le studio ne cessera de décliner malgré quelques fulgurances avant sa mort en 2004 quand les dirigeants décideront de fermer le département 2D. En 2006, John Lasseter, fondateur de Pixar, sera invité à reprendre les commandes du studio, alors complètement à la rue artistiquement, et sa 1ère décision sera de ré-ouvrir le département 2D et il confiera à ses anciens collègues de CalArt John Musker et Ron Clements la tâche de redresser la barre, comme en 1986. Fin 2009, “La princesse et la grenouille” arrive et la magie opère de nouveau. L’esprit Disney est éternel et continuera toujours d’enchanter des millions d’enfants avec ses anciens chefs d’oeuvre et ceux à venir.
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