Tom Cruise est frustré. Citoyen américain, il ne pourra jamais jouer James Bond. Alors il demande à ce que soit crée un espion sans peur et sans reproche : ce sera Ethan Hunt et il deviendra le héros d’une saga cinématographique vaguement adaptée d’une série TV des 60’s, j’ai nommé “Mission : Impossible“. Et, à la manière de la saga “Alien”, chaque épisode sera dirigé par un réalisateur différent qui apportera son propre univers. Après le cérebral avec Brian DePalma, place au bourrinage et aux ralentis 120 images/seconde avec John Woo. Et comme Danny Elfman cède sa place à Hans Zimmer à la musique, le thème phare subit lui aussi un lifting avec le groupe de nu-métal Limp Bizkit.
Composé à la base par Lalo Schifrin (qui a aussi oeuvré au cinéma et à la TV sur près de 200 partitions), le thème de la série avait été repris avec déférence par Danny Elfman dans le 1er volet. Seulement voilà, on a changé de millénaire (enfin, pas vraiment mais c’est ce qu’on nous faisait croire à l’époque) et donc, il faut muscler un peu tout ça, à l’image du film. Le groupe Limp Bizkit cartonne avec son album “Significant other” et s’impose sur la scène du Nu-Métal (genre mixant rap et métal très lourd et dont le porte-étendard était Korn). Les producteurs leur confieront donc cette tâche avec les coudées franches et le groupe leur en donnera pour leur argent.
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Intro avec les cordes claires à la guitare qui reprend le thème, arrivée de la basse puis petit tintement de cymbales qui annonce l’arrivée de la batterie. Le prodige Wes Borland fait le boulot avec ses petites notes en fond mais on sent que la gratte le démange. Une fois que Fred Durst arrive vers la fin de son couplet, il peut enfin se lâcher. Le refrain envoie légèrement mais on sent qu’il en a encore sous le coude et, c’est américain donc il y a forcément une 2ème couche plus violente. Nouveau couplet, intro du refrain, la guitare chauffe et puis c’est parti, un peu plus fort que la fois d’avant. Le rythme décolle et puis c’est le break de malade qui vous met en transe. Par la suite, le morceau ne propose plus rien si ce n’est une redite avec un p’tit coup de refrain pour le feu d’artifice final. On finit délicatement et voilà 5’20 de nu-métal efficace et bien nerveux.
Le titre sera le 3ème single du nouvel album du groupe “Chocolate starfish and the hot-dog flavoured water” et sera choisit comme thème phare du film devant “I disapear” de Metallica. Il s’en vendra des millions d’exemplaires (dont 1 pour moi), couplé au titre “Break stuff” joué en live. Tom Cruise désapprouvera l’utilisation du verbe “hate” dans les lyrics mais Fred Durst le renverra à ses préoccupations mercantiles et bien pensantes en déclarant que ce n’était pas une chanson sur la haine mais que ça entrait dans le contexte de la chanson. Et oui, il faut écouter l’ensemble des paroles, pas juste en sortir un mot qui dérange. Car si le métalleux est bourrin, ça reste un artiste avant tout.
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