Mezmerize/Hypnotize : le diptyique énervé de System of a Down. Part 1

En 2001, l’album “Toxicity” révèle au monde le groupe (12 millions de disques vendus dans le monde). Chose assez banale dans le business, leur maison de disques leur demande de sortir très vite un autre album pour éviter qu’on les oublie. Ils s’exécuteront mais à leur manière. Compilation de pistes rejetées sur leur 2 précédents albums (et légèrement retravaillés pour l’occasion), design original et sommaire (genre disque gravé) et titre provocateur : “Steal this album“. En 2003, ils arrêtent les tournées mondiales et planchent sur leur nouvel opus. Ce sera un diptyque avec sortie en 2 temps et qui va marquer une étape importante : résumé de leur carrière, explorations de nouveaux sons et engagement politique toujours plus fort contre le gouvernement (ce qui peut sembler démago vu d’içi mais courageux vu l’époque et le contexte, avec un président Bush alors très populaire). Place à la musique !

Sortit en mai 2005, le disque commence par une petite ballade qui marque un tournant avec l’arrivée au chant du guitariste Daron Malakian (il faisait surtout les choeurs avant). Guitare débranchée, voix posée, ambiance mélancolique voilà “Soldier’s side“. Mais c’est une mise en bouche avant “B.Y.O.B“, 1er single de l’album, qui nous rappelle pourquoi on aime ce groupe : rythme de dingue, riff rageur, chant speedé. Les paroles sont là encore engagées et cet esprit de revendication planera sur tout le disque. Comme toujours, le mixage ne laisse pas le temps de respirer donc on enchaîne avec “Revenga“. Intro à la pédale de batterie, guitare qui débarque en force et enfin le flow infernal de Serj Tankian. Le morceau est classique jusqu’au break, une boucle de guitare qui nous entraîne dans un tourbillon mélancolique sublime. Petite pause avec le très punchy “Cigaro“, titre parfait pour headbanger comme un âne. Rythme toujours aussi soutenu avec des montées subites et des pauses qui laissent les instruments s’éclater. Et il faut bien ça avant une des perles de la galette : “Radio/Video“.

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Comme toujours chez SoaD, le disque alterne pistes très courtes sans éclat (ou presque) et d’autres plus remarquables, qui sortent du lot. C’est donc le cas avec “Radio/Video” et sa petite guitare d’intro. Le refrain est plus rythmé mais ce n’est rien comparé à l’ambiance générale, qui nous rappelle que les 4 artistes sont d’origine arménienne (avec ce petit accordéon en fond). Et il y a surtout ce break, qui fait la part belle au duo Tankian/Malakian pour un résultat inédit et magnifique. Retour au classique avec “This cocaïne makes me feel I’m on this song“, titre speed et énergisant. On enchaîne avec “Violent pornography“. Début plus calme avant que le flow de Tankian (couplé avec celui de Malakian) n’arrive. Le pont qui suit est plus énéervé puis retour du flow, pont puis… 2nd refrain. La structure de leurs chansons est en effet assez libre, composée de beaucoup de répétitions, de couplets très courts (enfin, quand il y en a) et de refrains à rallonge. Après ce titre très varier musicalement, on part pour la fin du voyage… et il sera très beau.

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Question !” revient dans la veine politiquement engagé. L’intro est très calme avant l’arrivée d’un riff qui vous redresse la colonne vertébrale. Puis le chant se pose délicatement et d’une manière générale, c’est un titre assez sombre et mélancolique qui vous fait dresser les poils des bras. On enchaîne avec “Sad statue“, là encore très mélancolique dans ses lyrics mais plus électrique. Et les poils de vos bras sont toujours debout ! Puis c’est “Old school Hollywood“, qui témoigne d’une vraie éxpérimentation avec une voix trafiquée et des sonorités électro. Une tentative qui ne m’a jamais vraiment convaincu. Mais bon, on leur pardonne vu la suite. “Lost in Hollywood” est leur 1ère vraie ballade, leur chanson la plus longue et une franche réussite. La guitare est calme, le chant posé, les lyrics magnifiques et on en ressort ému. Plus convaincant que l’expérimentation précédente donc.

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Cet album entame à la perfection le diptyque et marque surtout la prise de pouvoir de Daron Malakian, qui s’impose comme le frontman du groupe (il signe toutes les musiques seul, sauf sur “Question !” avec Tankian, et les 2/3 des paroles, la plupart du temps en solo) et il en signe également la production (avec le fidèle Rick Rubin). Plus engagé, plus énervé, le groupe marque de son empreinte le metal US et relègue la concurrence loin derrière. Et la suite ne contredira pas cela.

to be continued…

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