Frank Carter and the Rattlesnake

Si une personne commence la description d’une autre en utilisant dans l’ordre une litanie d’adjectifs comme petit, sec, nerveux et rouquin, nombreux seront les gens à penser qu’il s’agit là du sujet de la nouvelle chanson de Raoul Petite ; d’autres, les esprits éclairés, donc une infime minorité, penseront spontanément au génial Frank Carter – ci-devant chanteur de l’énormissime power punk quartet Frank Carter and the Rattlesnakes, et ancien frontman de Gallows et autre Pure Love.

 

Frank Carter & The Rattlesnakes - Credit photo © Chris Moore
Frank Carter & The Rattlesnakes – Credit photo © Chris Moore

Bref, un CV sans faute jusqu’à maintenant malgré une certaine propension à se tirer rapidement des groupes auxquels il participe. Avec le dernier combo en date, il ne reste plus qu’à souhaiter que cela n’arrivera pas car “Modern Ruin”, le deuxième album des Rattlesnakes à venir, est une tuerie punk rock qui doit atterrir le 27 janvier prochain dans les bacs des vrais disquaires de France et de Navarre – c’est à dire les derniers distributeurs du bon goût en lutte contre la déferlante des chanteurs et chanteuses poubelles dont nous accablent les majors depuis bientôt vingt ans. En attendant cet album, que nous qualifierons de miracle en attente, le petit reporter s’est tranquillement rendu le 06 octobre dernier à la Maroquinerie, sympathique endroit du vieux Montmartre situé dans un périmètre assez fourni en lieux de concerts passées (squat des Cascades, La Miroiterie) ou actuel (La Bellevilloise). Pour les lecteurs rockers de La Rochelle et des environs qui souhaitent visiter l’endroit, il y a une chose importante à savoir avant de faire le déplacement. L’accès à ces salles de concerts se fait par la rue de Ménilmontant qui est une des rues les plus longues et pentues de Paris. Ainsi, quand il va s’agir d’y aller, il va falloir passer par la case motivation qui signifie, comme tout un chacun le sait dans le monde du rock, la case apéro ! Donc, une fois bien bourré, le candidat au concert se rendra par les transports en commun (car le rocker prévoyant ne conduit jamais avec un coup dans le nez) sur le lieu du crime en sortant obligatoirement par le métro Saint-Fargeau. De là, il profitera de la descente pour débourrer tranquillement et sans mal. Attention cependant à ne pas être trop rond car, en cas de chute, c’est non stop jusqu’à la rue Oberkampf à condition de passer la jonction des boulevards de Belleville et Ménilmontant sans rencontrer un autobus… Si tout se passe bien, le retour se fera toujours en descendant jusqu’à la station Ménilmontant avant un gros dodo sur le strapontin pour les plus festifs d’entre nous car les possibilités de rester sobre dans ce genre d’endroits de perdition est du domaine du rêve. Fin de la parenthèse conseil et retour au concert.

Après une première partie d’enfer assurée par God Damn, un duo très énervé de Wolverhampton (UK) très inspiré par Nirvana, les serpents à sonnettes montent sur scène. L’ambiance est high octane et les quatre en profitent pour balancer “Trouble”, titre à la Sex Pistols tiré du premier et déjà génial album Blossom. Là, tout est dit et à l’avenant de l’heure qui s’annonce comme un chaos total aussi sportif que fun. Entre le délicat exercice stoogien qui consiste à marcher sur la foule pendant “Juggernaut” et cet étrange incitation à faire tourner le public en rond dans la salle, le lutin tatoué du sol au plafond s’est une nouvelle fois imposé comme un grand maître de cérémonie aussi charismatique qu’un Iggy Pop ou un Johnny Rotten pour ce qui est des références obligées. Les personnes privilégiées de l’assistance auront noté la présence de trois chansons de l’album à venir tandis que le reste de la salle se sera contenter de prendre un pied phénoménal avec un putain de groupe de rock and roll punk comme nous devrions en voir tous les jours que Dieu fait.

Pile au lithium toute en souffrance urbaine massive, Frank Carter est un showman thermonucléaire qui démontre que l’énergie atomique est définitivement notre meilleure amie pour réguler cet étrange réchauffement climatique qui nous est intérieur dès qu’il s’agit de s’éclater bien comme il faut.

Géant Vert
(album “Modern Ruin” (International Death Cult) – le 27 janvier 2017

"Modern Ruin" - Frank Carter & The Rattlesnakes
“Modern Ruin” – Frank Carter & The Rattlesnakes

En pré-commande ici : http://modernru.in/

– Crédits Photo – 
Lullaby Video PR shot credit © Bella Howard
Portraits credit © Chris Moore

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