La BO de “Starship troopers” de Basil Poledouris : l’ultime chef d’oeuvre du maestro.

La collaboration entre le réalisateur Paul Verhoeven et le compositeur Basil Poledouris a commencé en 1985 sur le film “La chair et le sang” et les 2 compères se sont retrouvés sur “RoboCop” avant de travailler une ultime fois sur “Starship troopers” en 1997. C’est dans ce film de SF que Poledouris donnera sa pleine mesure, offrant au film démentiel de Verhoeven un écho puissant, ample et brillant. Le genre du space opéra est peu fréquenté et il nécessite une partition d’une envergure que seule une poignée de compositeurs peuvent atteindre (John Williams et Jerry Goldsmith étant de ceux-là, rejoint sur le podium par Poledouris). Jamais égalé depuis, cette BO vous colle au siège et vous transporte au coeur des batailles et des émotions ressenties par Rico et les soldats de la Fédération.

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Roulements de tambour on ne peut plus guerrier pour l’intro du film et qui annoncent la couleur. Le thème général se dessine quelque peu mais l’ensemble reste joyeux, à l’image des journaux de propagande diffusés dans le film. La suite est très sobre, usant surtout des cordes pour illustrer les scènes de la vie quotidienne des héros du film avant leurs choix décisifs : c’est un peu mielleux, sucré donc et assez doux à l’oreille. On décolle un peu avec la partition illustrant le test de pilotage de Carmen (piste 7) et quelques autres petites pastilles (la plupart des pistes durent moins d’une minute). On entre petit à petit dans le vif du sujet avec les pistes 11 et 12 avant le 1er des morceaux de bravoure du film : “Klendathu’s drop” : tambours et trompettes avant l’apparition du magnifique thème principal. Et là, le choix de Basil Poledouris s’avère plus que payant quand les cuivres se déploient au milieu des cordes qui s’en donnent à coeur joie. C’est vibrant, stimulant au possible et d’une puissance rare.

Attention, la vidéo qui suit contient quelques plans déconseillés aux enfants, aux militaristes forcenés, aux culs serrés et aux adorateurs du bon goût.

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Suite à ça, la BO va égrener des morceaux du même tonneau avec notemment “Tango urilla” et un final tonitruant qui rappelle le meilleur d’un des chefs d’oeuvre de l’artiste : “Conan le barbare“. La rythmique de cette piste sera reprise dans “Incoming” et “Bugs !” qui la suivent de près. Et puis on atteint un nouveau sommet avec “The rescue“. On calme quelque peu le jeu par la suite avant un morceau assez spécial, qui tranche avec le reste de l’album et qui illustre une des scènes les plus mémorables du film “Brainbug” avec l’arrivée de la reine des Arachnides. On achève le tout avec quelques pistes très réussies (dont l’avant dernière “They will win !“) et c’est l’heure des crédits de fin (avec la plupart des thèmes qui sont repris).

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Voilà une conclusion digne de l’une des meilleures BO de la carrière pourtant riche du Monsieur. Par la suite, Basil Poledouris officiera surtout sur des partitions pour des films qui ne lui permettront pas de retrouver un terrain de jeu à sa mesure. Il nous laisse donc avec ce monument et sa mort brutale nous a priver pour toujours de compositions riches, puissantes, tonitruantes et qui accompagnent à la perfection les épopées, telles celles composées par un de ses profs : le légendaire Miklos Rosza.

L'immense et regretté Basil Poledouris.

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